La situation du fleuve Colorado est marquée par des problèmes récurrents de gouvernance, de tensions autour du partage de la ressource et l’on obtient des résultats aberrants en termes d’équité et de bonne gestion de la ressource.
Depuis le début du XXème siècle, les sept Etats du bassin du Colorado (Arizona, Californie, Colorado, Nevada, Nouveau- Mexique, Utah et Wyoming) se sont disputés le partage de la ressource en eau, chaque Etat défendant ses intérêts. Ainsi, chaque projet d’aménagement, notamment la construction de nouveaux barrages, entraîne des conflits, parfois sources de tensions politiques durables, et de longues périodes sont nécessaires pour trouver un accord.
C’est en 1922 que le gouvernement fédéral des États-Unis est intervenu pour finaliser les règles de partage des eaux du Colorado, sur lesquelles les États concernés ne parvenaient pas à se mettre d’accord. Mais ce n’est pas pour autant que les désaccords et les conflits à travers les Etats du bassin ont cessé. En raison d’une succession d’années humides, le volume moyen annuel disponible avait été surestimé à 21,7 km3, alors qu’en réalité il est davantage de l’ordre de 16,5 km3. En conséquence, la ressource a été trop abondamment prélevée. Le volume surréaliste a été partagé à égalité entre les 4 États du bassin amont (Wyoming, Colorado, Utah, Nouveau-Mexique) et les 3 États situés en aval (Californie, Nevada, Arizona).
Le partage de l’eau du Colorado entre Etats est marqué par de fortes inégalités. Mais aucun ne cédera un centimètre cube. Il faut négocier âprement, et mettre beaucoup d'argent sur la table. A l’aval, le Nevada a seulement 4% puisqu’il était très peu développé à l’époque de la loi, et bien que sa croissance soit désormais élevée, la répartition n’a pas été réévaluée en sa faveur. C’est pourquoi il a dû, entre autres, verser 350 millions de dollars à l'Arizona pour qu'il stocke son eau en excédent dans une « banque » d’eau souterraine. Ces banques sont des réservoirs souterrains de plusieurs milliards de m3, qui utilisent la capacité de stockage rendue disponible par la baisse de l'aquifère. En cas de pénurie, cette réserve sera partagée.
Quant aux principaux bénéficiaires, ce sont les Californiens qui sont parvenus plus ou moins légalement à se tailler une part plus importante que prévue grâce à un pouvoir politique considérable ainsi qu’à des infrastructures plus avancées que dans les États voisins. Cet État, avec des grandes villes comme Los Angeles et San Diego, où l’usage de l’eau est loin d’être des plus efficients et des plus rationnels, a fini par prélever à lui seul 6,5 km3 de l’eau du Colorado, soit 40 % du volume disponible réel alors que le fleuve n’y coule même pas.
Les principaux flux commerciaux par voie terrestre aux Etats-Unis entre l’Est et l’Ouest nécessitent de passer par les montagnes Rocheuses.
Même si ce relief peut apparaître comme un obstacle, l’Homme a su aménager les axes pour faciliter les échanges. Et cela depuis les premiers temps de la conquête de l’Ouest : à la fin des années 1840 un nombre croissant de fermiers de l’Est tentaient d’aller s’installer en Californie et dès 1862 un accord était signé pour la construction du transcontinental railway (achevé en 1869). Depuis cette époque, les besoins de transporter des marchandises entre les deux grands pôles des Etats-Unis (le Nord Est avec New York et l’Ouest avec la Californie) n’ont cessé de croitre. Ainsi, le réseau ferroviaire et routier se développe en conséquence.
Evolution du réseau ferroviaire aux Etats Unis entre 1870 et actuellement
Mais ces infrastructures dégradent et tranchent avec le paysage sauvage de la région. C’est donc, un bras de fer perpétuel qui s’est engagé entre ceux qui veulent développer les autoroutes notamment, pour faciliter et augmenter ces flux internes indispensables à l’économie américaine, et des associations écologistes locales ou nationales (comme Wild Rockies Earth First) qui défendent cette partie du territoire encore relativement vide d’hommes afin de préserver une ressource de plus en plus rare : la nature. En plus de la dégradation du paysage, le transport de fret par camion est très polluant ce qui fait d’autant plus réagir les environnementalistes que le réseau ferré est tout de même bien développé et moins polluant. Des organismes, comme la Rocky Mountain Institute, essai de développer le « capitalisme naturel » afin de concilier économie et préservation de l’environnement.
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